Construction d’un kayak LÉO par Jean-Michel à Maisons-Alfort (94)

Pourquoi 50 watts comme nom de baptême ?

Parce que Jean-Michel son constructeur a estimé qu’il ne consacrerait pas plus de 50 watts de dépense énergétique pour le faire avancer !

Voici l’histoire de 50 watts contée par Jean-Michel

Trois plaques qui me narguaient comme une page blanche
Et dans ma cave obscure languissaient comme des huîtres,
Sciées collées poncées n’ont plus rien de trois planches
Sont devenues une coque un hiloire un cockpit
Je te veux Océan ! tes bonds et tes tumultes
Mon esprit se retrouve en toi ; ce rire amer
De l’homme vainqueur plein de la force d’Hercule
Je l’entends dans le rire énorme de la mer
Comme tu déplais, ô fleuve ! sans ces tumultes
Dont la fourberie parle un langage connu !
Car tu n’es qu’un clapot, une flaque ou un ru !
Mais ces flots aujourd’hui deviennent ton landeau
Où naîtra une vague poussée par ton étrave
Qui d’ici à la mer glissera comme un charme.

Les plans achetés là où on sait, les planches chez le distributeur du coin et tout le reste chez le revendeur conseillé, je me suis mis à l’ouvrage.
J’ai bien rajouté quelques fioritures. J’ai commencé par des découpes excentriques au niveau des raccords de proue et de poupe.

Ensuite, chagriné par l’absence de quille, j’ai préféré réaliser les doublantes en bois massif.

Travailler au ciseau, le bonheur d’être un temps, menuisier.

Les phases de stratification se sont bien passées ; j’avais lesté le tissu de verre avec des vieilles bouteilles de lait remplies d’eau pour bien la plaquer et éviter les bulles.

Lorsque j’ai « posé le couvercle » Horreur !

J’avais un peu négligé de plaquer les planches sur les couples extérieurs comme recommandé dans la notice; Le décalage avec la boite n’était pas loin des 10 centimètres et il a fallu sacrifier un peu de hauteur.

Enfin, histoire de reculer au printemps suivant, la mise à l’eau que je craignais tant, j’ai fignolé l’hiloire de cockpit non pas avec un collage de planches superposées, mais avec du contreplaqué cintré en double épaisseur.

Mon Dieu combien de bris avant le résultat ci-dessus !

Début Mai 2018, l’objet fit son premier test de flottaison entre la rive gauche de la Marne et l’île de moulin brûlé (prendre une carte de la région un peu au-dessus de là où la Marne se jette dans la Seine).

Me voilà depuis ce jour marin d’eau douce.

A cette date, 50 Watts n’a pas quitté le bief où il fut baptisé, mais de nouvelles aventures l’attendent au printemps prochain : le tour de St Maur, l’île de la porte Jaune du bois de Vincennes.

Lorsque l’attelage aura fait ses preuves…

Ainsi, il pourra aussi explorer la rivière en Amont.

En rêve, il pourra un jour traverser Paris.

Et le jour où je le chargerai sur le toit de la voiture… 50 Watts ira voir la Mer. 

Bravo Jean-Michel et à très bientôt sur l’eau !